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17 septembre 1832.


Toujours même vie. La journée se passe à rendre et à recevoir des visites d’Arabes et de Francs, et à parcourir les délicieux environs de notre retraite. Nous avons trouvé autant d’obligeance que de bonté parmi les consuls européens de Syrie, que la guerre a tous concentrés à Bayruth. Le consul de Sardaigne, M. Bianco ; le consul d’Autriche, M. Laurella ; les consuls d’Angleterre, MM. Farren et Abost, nous ont mis en peu de temps en rapport avec tous les Arabes qui peuvent nous aider dans nos projets de voyage dans l’intérieur. Il est impossible de rencontrer plus d’accueil et plus d’hospitalité. Quelques-uns de ces messieurs ont habité de longues années la Syrie, et sont en relation avec des familles arabes de Damas, d’Alep, de Jérusalem, lesquelles en ont elles-mêmes avec les principaux scheiks des Arabes des déserts que nous avons à parcourir. Nous formons ainsi d’avance une chaîne de recommandations, de relations et d’hospitalité sur différentes lignes qui pourraient nous conduire jusqu’à Bagdhad.

M. Jorelle m’a procuré un excellent drogman ou interprète dans la personne de M. Mazoyer, jeune Français d’origine, mais qui, né et élevé en Syrie, est très-versé dans la langue savante et dans les divers dialectes des régions que nous devons parcourir. Il est installé aujourd’hui chez moi, et je lui remets le gouvernement de toute la partie arabe de ma maison. Cette maison arabe se compose d’un