Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 6.djvu/86

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dame Nugent, M. Greig, M. Freyre, ancien ambassadeur en Espagne, nous ont accueils moins en voyageurs qu’en amis. Nous les ayons vus huit jours, nous ne les reverrons peut-être jamais ; mais nous emportons de leur obligeante cordialité une impression qui va jusqu’au fond du cœur. Malte fut pour nous la colonie de l’hospitalité ; quelque chose de chevaleresque et d’hospitalier, qui rappelle ses anciens possesseurs, se retrouve dans ces palais, possédés maintenant par une nation digne du haut rang qu’elle occupe dans la civilisation. On peut ne pas aimer les Anglais, il est impossible de ne pas les estimer.

Le gouvernement de Malte est dur et étroit ; il n’est pas digne des Anglais, qui ont enseigné la liberté au monde, d’avoir dans une de leurs possessions deux classes d’hommes, les citoyens et les affranchis.

Le gouvernement provincial et les parlements locaux s’associeraient facilement, dans les colonies anglaises, à la haute représentation de la mère patrie. Les germes de liberté et de nationalité, respectés chez les peuples conquis, sont pour l’avenir des germes de vertu, de force et de dignité pour l’humanité tout entière. L’ombre du pavillon anglais ne devrait couvrir que des hommes libres.