Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 7.djvu/178

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coucher du soleil, quand ses rayons jouent entre les piliers et ruissellent en ondes de feu entre les volutes et les acanthes des chapiteaux, les temples resplendissent comme de l’or pur sur un piédestal de bronze. Nous descendîmes par une brèche formée à l’angle sud de la plate-forme. Là, quelques colonnes du petit temple ont roulé, avec leur architrave, dans le torrent qui coule le long des murs cyclopéens. Ces énormes tronçons de colonnes, groupés au hasard dans le lit du torrent et sur la pente rapide du fossé, sont restés et resteront sans doute éternellement où le temps les a secoués ; quelques noyers et d’autres arbres ont germé entre ces blocs, les couvrent de leurs rameaux et les embrassent de leurs larges racines. Les arbres les plus gigantesques ressemblent à des roseaux poussés d’hier, à côté de ces troncs de colonnes de vingt pieds de circonférence, et de ces morceaux d’acanthe dont un seul couvre la moitié du lit du torrent.

Non loin de là, du côté du nord, une immense gueule, dans les flancs de la plate-forme, s’ouvrait devant nous. Nous y descendîmes. Le jour extérieur qui y pénétrait par les deux extrémités l’éclairait suffisamment : nous la suivîmes dans toute sa longueur de cinq cents pieds ; elle règne sous toute l’étendue des temples ; elle a une trentaine de pieds d’élévation, et les parois de la voûte sont formées de blocs qui nous étonnèrent par leur masse, même après ceux que nous venions de contempler. Ces blocs de pierre de travertin, taillée au ciseau, ont une grandeur inégale ; mais le plus grand nombre a de dix à vingt pieds de longueur ; la voûte est à plein cintre, les pierres jointes sans ciment : nous ne pûmes en deviner la destination. À l’extrémité occi-