Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 7.djvu/311

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mes idées se sont bien modifiées sur la perfection où était arrivé l’art avant les époques connues.

» Nous continuâmes notre promenade à travers quelques champs d’oliviers, et, redescendant dans la vallée de Josaphat, nous remontâmes au midi par les murs de Sion. — Le tombeau de David, le saint cénacle, et l’église arménienne qui possède la pierre scellée à l’entrée du saint sépulcre, nous déterminèrent à rentrer par cette porte, Bab el Daoud ; mais lorsque nous voulûmes visiter le souterrain où la tradition place les os du roi-prophète, les Turcs s’y opposèrent, et nous dirent que l’entrée en était absolument interdite ; ils supposent que des richesses immenses ont été ensevelies dans ce caveau royal, que les étrangers en possèdent le secret, et viennent pour les découvrir et les dérober.

» Le saint cénacle est une grande salle voûtée, soutenue par des colonnes et noircie par le temps : si la vétusté est admise comme preuve, il porte les marques d’une antiquité reculée. Situé sur le mont Sion, hors des murs de la ville d’alors, il serait fort possible que les disciples s’y fussent retirés après la résurrection, et qu’ils s’y trouvassent rassemblés à l’époque de la Pentecôte, ainsi que l’affirment les traditions populaires. Cependant le sac de Jérusalem, sous Titus, ne laissa guère debout que les tours et une partie des murailles ; mais les sites restaient ainsi suffisamment indiqués ; et les premiers chrétiens durent mettre une grande importance à en perpétuer le souvenir par des constructions successives sur les mêmes lieux, et souvent avec les débris des anciens monuments. Mais des détails sur Jérusalem ne