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nous fait sortir lentement du golfe de Satalie, et raser les côtes de l’Asie Mineure jusqu’à la hauteur de Castelrozzo ; nous entrons dans tous les golfes, nous touchons presque la terre ; les ruines de cette terre qui formait plusieurs royaumes, le Pont, la Cappadoce, la Bithynie, terre vide et solitaire maintenant, se dessinent sur les promontoires ; les vallées et les plaines sont couvertes de forêts ; les Turcomans viennent y planter leurs tentes pendant l’hiver ; l’été, tout est désert, excepté quelques points de la côte, comme Tarsous, Satalie, Castelrozzo et Marmorizza, dans le golfe de Macri.




Mai 1833.


Le courant qui règne le long de la Caramanie nous pousse vers la pointe de ce continent et vers l’embouchure du golfe de Macri ; pendant la nuit nous courons des bordées pour nous rapprocher de l’île de Rhodes ; le capitaine, craignant le voisinage de la côte d’Asie par le vent d’ouest qui s’élève, nous relance en pleine mer ; nous nous réveillons, à peine en vue de Rhodes. Nous trouvons non loin de nous notre brick de conserve, l’Alceste ; le calme nous empêche de nous en approcher pendant toute la journée ; le soir, vent frais qui nous pousse au fond du golfe de Marmorizza ; à minuit, le vent de terre reprend ; nous entrons au jour dans le port de Rhodes.