Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 7.djvu/423

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régulier ; c’est un labyrinthe formé par les piliers qui supportent les toits et les plafonds, et donnent naissance à de vastes corridors circulaires pour le service des appartements. Les piliers, les plafonds, les murs, tout est de bois peint et sculpté en ornements moresques. Les portes des chambres impériales étaient ouvertes ; nous en vîmes un grand nombre, toutes à peu près semblables pour la disposition et la décoration des plafonds moulés et dorés. Des coupoles de bois ou de marbre, percées de découpures arabesques, d’où le jour glisse doux et voilé sur les murs ; des divans larges et bas autour de ces murs ; aucuns meubles, aucuns siéges, que les tapis, les nattes et les coussins ; des fenêtres qui prennent naissance à un demi-pied du plancher, et qui donnent sur les cours, les galeries, les terrasses et les jardins, voilà tout. Du côté du palais opposé à celui par lequel nous étions entrés règne une plate-forme en terrasse, bâtie en pierre et pavée en dalles de marbre. Un beau kiosque, où le sultan s’assied quand il reçoit les ambassadeurs, est séparé du palais de quelques toises, et élevé de quelques pieds sur cette plate-forme ; il ressemble à une petite chapelle moresque. Un divan le remplit ; des fenêtres circulaires l’entourent : la vue de Constantinople, du port, de la mer de Marmara et du Bosphore y est libre et admirable. Des fontaines de marbre coulent et jaillissent en jets d’eau sur la galerie ouverte entre ce kiosque et le palais. C’est une promenade délicieuse. Les branches des arbustes et des rosiers des petits jardins qui couvrent les petites terrasses inférieures viennent ramper sur les balustrades et les taillis, et embaumer le palais. Quelques tableaux en marbre et en bois sont suspendus aux murailles : ce sont des vues de la Mecque et de Médine. Je les examinai curieusement.