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son de chasse dans le village de Belgrade ; famille charmante, où l’élégance des mœurs, l’élévation des sentiments, la culture de l’esprit, sont associés à la grâce et à la simplicité affectueuse de l’Orient. Je trouve à Constantinople une autre société tout à fait française dans M. Salzani, frère de mon banquier à Smyrne, homme de bien, homme de cœur et d’esprit, qui nous traite en compatriotes et en amis. En général, la société franque de Constantinople, composée des officiers des ambassades, des consulats, des familles des drogmans et des négociants des diverses nations européennes, est très au-dessus de sa réputation. Constituée en petite ville, elle a les défauts des petites villes, le commérage et les jalousies tracassières ; mais il y a de la probité, de l’instruction, de l’élégance, une hospitalité gracieuse et cordiale pour les étrangers. On y est au courant de l’Europe, comme à Vienne ou à Paris ; on y participe fortement au mouvement de vie qui remue l’Occident. Il y a des hommes de mérite, et des femmes de grâce et de hautes vertus. J’ai vu tel salon de Péra, de Thérapia et de Buyukdéré, où l’on se serait cru dans un des salons les plus distingués de nos grandes villes d’Europe, si l’on n’avait jeté les yeux sur le Bosphore, ou sur la Corne-d’Or qui étincelait, au pied des jardins, entre les feuilles des arbres.




29 juin 1833.


Courses aux eaux douces d’Europe. Au fond du port de Constantinople, les collines d’Eyoub et celles qui portent