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selle pour nous, si les chemins ne permettent pas de se servir des arabas. — Le prix de tous ces chevaux et voitures est d’environ quatre mille francs. Un excellent interprète à cheval nous accompagne. Le départ est fixé au 23 juillet.




Juillet.


Parti cette nuit à deux heures de Constantinople ; les chevaux et les équipages nous attendaient dans le faubourg d’Eyoub, sur une petite place non loin d’une fontaine ombragée de platanes. Un café turc est auprès. La foule s’assemble pour nous voir partir ; mais nous n’éprouvons ni insulte ni perte d’aucun objet. La probité est la vertu des rues, en Turquie ; elle est moins commune aux palais. Les Turcs qui sont assis sous les arbres devant le café, les enfants qui passent, nous aident à charger nos arabas et nos chevaux, ramassent et nous rapportent eux-mêmes les objets qui tombent ou que nous oublions.

Nous nous mettons en marche au soleil levé, tous à cheval, et gravissant les longues rues solitaires et montueuses qui vont du faubourg d’Eyoub aux murailles grecques de Stamboul. Nous sortons des murs sur un coteau nu et désert dominé par une superbe caserne. Deux bataillons du nysam Djédid, troupes régulières, font l’exercice devant la caserne.