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der les chevaux du Grand Seigneur et des pachas dans les prairies des eaux douces d’Asie et de Buyukdéré. Ils sont les jardiniers de Stamboul.

Le sixième jour au matin, nous apercevons Andrinople à l’issue de ces plaines, dans un beau bassin, entre des montagnes. La ville paraît immense, et sa belle mosquée la domine. C’est le plus beau monument religieux de la Turquie après Sainte-Sophie, construit par Bajazet dans le temps où la capitale de l’empire était Andrinople. Les champs, deux lieues avant la ville, sont cultivés en blé, en vignes, en arbres fruitiers de toute espèce. L’aspect du pays rappelle les environs de Dijon ou de Lyon. De nombreux ruisseaux serpentent dans la plaine. Nous entrons dans un long faubourg ; nous traversons la ville au milieu d’une foule de Turcs, de femmes et d’enfants qui se pressent pour nous voir, mais qui, loin de nous importuner, nous donnent toutes sortes de marques de politesse et de respect. Les personnes qui sont venues au-devant de nous nous conduisent à la porte d’une belle maison appartenant à M. Vernazza, consul de Sardaigne à Andrinople.

Deux jours passés à Andrinople, dans la délicieuse maison de ce consul. Sa famille est à quelques lieues de là, aux bords de la rivière Maritza (l’Hèbre des anciens) ; vue ravissante d’Andrinople, le soir, du haut de la terrasse de M. Vernazza. La ville, grande à peu près comme Lyon, est arrosée par trois fleuves : l’Hèbre, l’Arda et le Tundicha ; elle est enveloppée de toutes parts par les bois et les eaux ; les belles chaînes de montagnes encadrent ce bassin fertile. — Visite à la mosquée, édifice semblable à toutes les mos-