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ou chiens, ils respectent tout ce que Dieu a fait ; ils étendent leur charité à ces pauvres espèces, abandonnées ou persécutées chez nous. Dans toutes les rues, il y a, de distance en distance, des vases pleins d’eau pour les chiens du quartier, et ils font quelquefois en mourant des fondations pieuses pour qu’on jette du grain aux tourterelles qu’ils nourrissent pendant leur vie.




2 septembre 1833.


Nous sommes sortis ce matin des éternelles forêts de la Servie, qui descendent jusqu’aux bords du Danube. Le point où l’on commence à apercevoir ce roi des fleuves est un mamelon couvert de chênes superbes ; après l’avoir franchi, on découvre à ses pieds comme un vaste lac d’une eau bleue et transparente, encaissé dans des bois et des roseaux, et semé d’îles vertes ; en avançant, on voit le fleuve s’étendre à droite et à gauche, en côtoyant d’abord les hautes falaises boisées de la Servie, et en se perdant, à droite, dans les plaines de la Hongrie. Les dernières pentes de forêts qui glissent vers le fleuve sont un des plus beaux sites de l’univers. Nous couchons au bord du Danube, dans un petit village servien.

Le lendemain, nous quittons de nouveau le fleuve pen-