Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/279

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au scheik Ibrahim et à Abdallah-el-Kratib. — Je me déclare leur fidèle allié ; j’accepte toutes les conditions qui sont spécifiées dans le traité général qui est entre leurs mains. — Je m’engage à les aider et soutenir dans tous leurs projets, et à leur garder un secret inviolable. — Leurs ennemis seront mes ennemis ; leurs amis, mes amis. — J’invoque le grand Ali, le premier parmi les hommes et le bien-aimé de Dieu, en témoignage de ma parole. — Salut. »

— Signé et cacheté.

Nous restâmes encore six jours avec la tribu de Sahid, et nous eûmes occasion de remarquer la différence qui existe entre les mœurs de ces Bédouins et les nôtres : ils sont plus doux, plus sobres, plus patients, mais moins braves, moins généreux, et surtout moins respectueux pour les femmes ; ils ont beaucoup plus de préjugés religieux, et suivent les préceptes de la secte d’Ali. Outre la lance, le fusil et le sabre, ils ont encore une hache d’armes.

Le prince Sahid envoya au drayhy deux belles juments persanes, conduites par deux nègres : celui-ci, en retour, lui fit présent d’une jument noire de la race de Nedgdié, appelée Houban-Heggin, d’une grande valeur ; il y ajouta quelques ornements pour ses femmes.

Nous étions campés non loin de Ménouna, la dernière ville de Perse, à vingt lieues de la frontière des Indes orientales, au bord d’une rivière que les Bédouins nomment El-Gitan.