Page:Lamartine - Méditations poétiques (édition de 1820).djvu/35

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Jamais, jamais l'écho de la céleste voûte,
Jamais ces harpes d'or que Dieu lui-même écoute,
Jamais des séraphins les chœurs mélodieux,
De plus divins accords n'auront ravi les cieux !
Courage ! enfant déchu d'une race divine !
Tu portes sur ton front ta superbe origine !
Tout homme en te voyant reconnaît dans tes yeux
Un rayon éclipsé de la splendeur des cieux !
Roi des chants immortels, reconnais-toi toi-même !
Laisse aux fils de la nuit le doute et le blasphème;
Dédaigne un faux encens qu'on offre de si bas,
La gloire ne peut être où la vertu n'est pas.
Viens reprendre ton rang dans ta splendeur première,
Parmi ces purs enfants de gloire et de lumière,
Que d'un souffle choisi Dieu voulut animer,
Et qu'il fit pour chanter, pour croire et pour aimer !