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remède contre l’idéal, c’est la justice ; et un remède contre l’amour, c’est le mariage. — Sainte simplicité !

Nous verrons plus tard ce qu’entend M. Proudhon par le mariage ; écoutons-le encore parler de l’amour, et voyons comment il prétend remédier à l’idéal par la justice :

« L’amour est un mouvement des sens et de l’âme qui a son principe dans le rut, fatalité organique et répugnante, mais qui, transfiguré aussitôt par l’idéalisme de l’esprit s’impose à l’imagination et au cœur, comme le plus grand, le seul bien de la vie, un bien sans lequel la vie n’apparaît plus que comme une longue mort… » Un autre aurait dit : L’amour a son principe dans les sens, et se serait fait comprendre tout aussi bien. Mais M. Proudhon préfère toujours le mot le plus grossier ; il trouve que cela fait plus d’effet. Il avait cependant, tout à l’heure, en commençant cette étude, invoqué l’Esprit-Saint : « Que le séraphin qui purifia les lèvres du Prophète daigne toucher aussi les miennes, afin que dans cet érotique sujet, ma parole reste chaste. » Il paraît que, à défaut de l’Esprit-Saint qui n’a pas voulu se rendre à son ironique appel, il a dû se contenter de l’esprit qui