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5 OCTOBRE.


ai-je pu me séparer de ma fille ?… Je vis hors de moi-même.




5 octobre.


Je suis allée à l’ambulance Vendrezanne, barrière d’Italie, où sont des blessés par centaines. Je leur avais acheté des cigares ; j’ai fait la distribution de lit en lit. Comme tous ces pauvres héros sont sensibles aux gâteries ! Le moral est excellent ; mais quelques vieux soldats me racontent que les généraux les lancent follement à l’arme blanche contre des murs épinglés de fusils comme une pelote. Hélas ! en ai-je vu des têtes fêlées, des membres brisés ! Celui-ci a eu le nez emporté par un éclat d’obus ; celui-là a perdu une oreille ; cet autre n’a plus de mâchoire.

Pauvres chers défenseurs de notre France ! Ceux qui vont bien et qui entrevoient le moment de retourner dans leurs compagnies me