Page:Lamber - Mon village, 1868.pdf/50

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C’était hardiment vrai.

Adonc, sitôt la veillée, au lieu de rentrer chez son père, comme de coutume, Pierre prit le chemin de la montagne. Quand la dernière chandelle fut soufflée, il revint sur ses pas, retraversa le village, sauta une haie, par-ci, par-là, et ne fit mine de s’arrêter que, devinez où ? dans le courtil de Norine. De même que moi, bien vous pensez qu’il y avait, de donné et d’accepté, un rendez-vous.

Le dragon se mit à monter la garde pendant un quart d’heure, à l’horloge des autres, mais au bout de dix minutes, il commença à jurer d’une belle façon, croyant être là depuis deux grandes heures. Si vous avez jamais attendu pour le même motif, vous n’oserez le blâmer.

Doucettement, à la fin des fins, la Rose ouvrit la porte de sa chambre. Pierre se tenait l’oreille au vent, il marcha droit au bruit ; la