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LE MANDARIN.

aussitôt après leur mort ; et voici comment je procéderais.

Tout ami serait par moi autorisé à faire l’éloge de son ami mort, devant un conseil de famille, sur la tombe ou dans les journaux. En même temps, les ennemis qui croiraient la conduite du mort répréhensible en quelque point seraient pareillement autorisés à formuler leurs accusations, sauf à en fournir la preuve. Alors, des censeurs, chargés de résumer l’opinion générale, ajouteraient sur les déclarations municipales un mot qui deviendrait le jugement dernier, porté par la masse au lieu d’être porté par Dieu !

Le mouvement qui se fait dans le sens de mes idées vous a poussé, à votre insu, mon cher Lefranc, à prendre il y a quelques jours le rôle d’accusateur. Vous seul peut-être pouviez le prendre. Votre hardiesse ne devait porter préjudice qu’à vous-même, et vous en avez bravement accepté toutes les conséquences. On a défendu celui que vous attaquiez, rien de plus logique. Enfin, quelqu’un est venu résumer sans