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LE MANDARIN.

— Le plus certain, répétaient les loustics, c’est que le Solitaire aime la solitude, d’où son nom lui est venu.

Si quelque sombre équipage traversait les avenues du bois, on se regardait d’un air d’intelligence, et on murmurait :

— La voiture du Solitaire !

Au théâtre, pour peu qu’une baignoire vide affectât de rester dans l’ombre, on se hâtait de conclure que le Solitaire était la.

Lorsqu’un livre anonyme paraissait, qu’il eût ou non de la valeur, vite on l’attribuait au Solitaire.

La curiosité de Pé-Kang, à propos de ce mystérieux étranger, ne pouvait s’accroître davantage.

— Connaissez-vous le Solitaire ? demandait-il un jour à Didier.

— Oui, parfaitement, lui fut-il répondu.

— Vous le connaissez, répéta le mandarin, vous l’avez vu, de vos propres yeux vu ?

— Oui, toujours oui !

— Ah ! mon ami, quelle bonne fortune ! Dites-