comme les physiciens prédisent l’action des corps et les astronomes le mouvement des sphères.
La science de l’homme s’ébauche, mais, ainsi que toute science à l’état embryonnaire, comme autrefois l’alchimie et l’astrologie, elle erre encore dans le cercle de l’illuminisme. Qu’en pensez-vous, Didier ?
— Vous me surprenez, répondit laconiquement le philosophe.
— L’avenir nous réserve d’autres surprises et des travaux sans fin, reprit le Solitaire. Aussi, le premier devoir de l’homme instruit, aux époques de transition, est-il de consacrer exclusivement sa vie à la recherche des vérités qui peuvent éclairer la marche de l’humanité.
Didier interrompit le solitaire.
— Mon ami, dit-il, j’aime à trouver dans cette généreuse pensée le secret de votre solitude.
Le Solitaire baissa la tête et garda le silence.
— Avez-vous lu, monsieur, un livre publié ces jours derniers et intitulé : la Science de l’homme ? lui demanda Pé-Kang.