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LE MANDARIN

choses religieuses. On peut vaincre l’entêtement, détourner la passion, transformer le zèle, attiédir la foi, mais on n’obtient rien de l’indifférence, que le mépris.

La France avait compris le système qu’il faut suivre pour contracter une alliance durable avec la Chine ; elle n’essayait point d’imposer ses lois, ses coutumes et ses mœurs à notre cour, elle s’adressait à la nation, et la nation accueillait avec sympathie les représentants de la France. En effet, si vos intérêts commerciaux vous amènent sur nos côtes, pourquoi ne subiriez-vous pas les principes de notre organisation intérieure ? Mais, hélas ! dans cette nouvelle guerre la générosité et le bon sens français se sont laissé abuser par l’avidité anglaise, et c’est pour nous un malheur irréparable, car nous voilà forcés de confondre dans une même haine Anglais et Français. Autrefois, mon ami, nous avions pour les hommes de votre nation toutes sortes d’égards. Je dois reconnaître en même temps que le dernier mousse d’un