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LE MANDARIN

vaisseau portant le pavillon de la France ne se serait pas cru en droit d’insulter le plus misérable des coolies chinois. Les Anglais ont contracté dans l’Inde l’habitude d’humilier leurs ennemis, et notre peuple, jusqu’aujourd’hui, réservait pour eux le nom de barbares ! Demain, comme nos hommes d’État, il confondra Anglais et Français. Hélas ! répéta le mandarin, c’est pour nous un malheur irréparable.

Pé-Kang visita une dernière fois ses nombreuses connaissances. Malgré la déclaration de guerre, on l’accueillit partout avec la même sympathie, les mêmes égards et les mêmes prévenances. Le jeune Chinois s’en étonnait, et se disait que tous les peuples prenaient bien peu de part aux inimitiés des souverains.

— Eh bien ! lui dit le général C…, nous allons vous châtier d’importance ; j’enverrai là-bas quelques élèves de gymnastique, et je les chargerai de vous ramener parmi nous.

— Pensez-vous, général, que vos leçons soient