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LE MANDARIN.

des nations étrangères, ajoutait le jeune Chinois, ne faites rien pour attirer leur attention.

Pé-Kang connaissait depuis longtemps les éléments de la langue française, et, durant les longues heures de la traversée, il se fit instruire de la valeur des mots. Notre langue a mille nuances qui échappent à la plupart des étrangers, mais Pé-Kang était doué d’un esprit fin, pénétrant, et d’un véritable amour de la science.

Le mandarin était de taille moyenne ; son teint bronzé s’illuminait aux rayons de ses grands yeux d’un bleu clair ; ses sourcils noirs attiraient le regard sur un front que la coiffure chinoise faisait paraître exagéré ; sa bouche était belle d’une beauté tout européenne, sa main longue et fine, son pied trop petit.

Doux, sentimental, avide de connaissances, il possédait ce charme de curiosité naïve qui sied à la jeunesse et plaît aux hommes instruits et expérimentés.

De Marseille à Paris nos chemins de fer avaient fortement impressionné le jeune homme :