Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

36
LE MANDARIN.

nous les Chinois d’après des récits intéressés ; et qui sait si, dans cette question, on n’a pas abusé de notre ignorance et spéculé sur notre sensibilité ?

— Que font chez vous les prêtres chrétiens ? demanda une autre personne, en s’adressant au jeune mandarin.

Pé-Kang répondit :

— Les prêtres chrétiens étudient la morale de Koung-Tseu.

— Allons donc, ils vous prêchent la morale de Jésus.

— Ou bien, continua le petit-fils de Confucius, sans tenir compte de l’interruption, ils font un mélange malheureux de la morale de Koung-Tseu, de celle de Lao-Tseu, et de celle de Bouddah ; ils y ajoutent une croix et enseignent ce mélange au peuple.

— Pourquoi ne pas avouer qu’ils arrachent chaque année des enfants aux pourceaux ? demanda doucement une jeune femme.

— Comment l’avouerai-je, madame, si je l’ignore ?…