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LE MANDARIN.

à quelle série d’autres phénomènes il se rapporte ; après l’avoir constaté nous le classons ; or, ce cadre mort qui contient les manifestations de la vie, c’est la loi !

— La loi immuable et parfaite ! Koung-Tseu nous l’apprend, dit le mandarin. Ceci est bien pour les corps ; mais comment classez-vous les manifestations si diverses de l’intelligence ?

— Il n’y a pas d’intelligence pure, répondit le matérialiste, toutes les sciences nous ordonnent la négation de la dualité. Les phénomènes de l’esprit, émanant des corps, sont soumis aux lois fatales qui régissent la matière. Il n’y a pas de propriété sans force, pas de corps lumineux sans lumière, pas de vie sans organisme, pas d’esprit sans matière !

— C’est le Tao-Li ! s’écria Pé-Kang avec émotion, le principe universel des choses, à la fois esprit et matière.

— Alors, demanda Durand, nous sommes soumis aux brutalités du destin ?

— La loi fatale a des brutalités peut-être dans ses manifestations partielles, mais son ac-