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MES AVENTURES AU PAYS

autant, car tous avaient travaillé fort dans la journée.

Chacun s’était empressé de gagner son lit. Les lumières étaient éteintes : je commençais à m’assoupir, lorsque, Ô malheur ! j’entendis comme un saut lourd suivi de pas retentissants de quelqu’un descendant l’escalier et la voix de ma tante demandant : « Qui descend-là ? Y a-t-il quelqu’un de malade ? » Ne recevant pas de réponse, elle se leva, suivie par les autres membres de la famille, et moi-même à leur exemple. On alluma une lampe et l’on se mit à chercher la cause de ce bruit étrange. Rien ! personne ne s’était levé. Nous étions là à nous regarder les uns les autres avec un air soupçonneux et inquiet, quand la plus jeune de ses petites filles dit : « Maman je vais coucher avec vous, ça doit être un revenant comme en conte souvent le père Charland. »

« Allons nous coucher », se contenta de dire ma tante d’un air contrarié.

Le lendemain matin, ma tante en prenant, pour chauffer le poêle, du bois dans une boîte sous l’escalier conduisant aux chambres d’en haut, fut très surprise de trouver sous les marches de cet escalier, tout près de la boîte à bois, une grosse citrouille. Tout de suite pensant au bruit étrange de la veille, elle monta