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RENCONTRES ET ENTRETIENS

et les yeux du bon vieillard se noyaient de larmes abondantes d’ennui. Ce fut cependant en pleurant de joie qu’il me serra les mains en me disant que cette nouvelle attention de ma part, de venir le voir, le jour de l’an au matin, avant mon départ, lui était extrêmement sensible. Je l’encourageai de mon mieux et le quittai en lui disant que bientôt je reviendrais le voir, afin d’avoir encore une fois le bonheur de converser avec un vieux brave qui avait si bien servi son pays d’adoption, sans oublier son pays natal.

Le 18 Février, une lettre de mon frère m’annonçait que mon neveu était complètement rétabli, et que le fameux départ avait été fixé au 25 du même mois.

J’arrivai chez mon frère, le 21, et le lendemain, dans le cours de la journée, j’allais voir si le père Laporte était encore hanté de l’idée du Canada.

La joie du vieillard fut grande lorsqu’il me vit entrer. Je m’entretins longuement avec lui de choses et d’autres. Il me fit part de sa décision d’employer, à pousser une pointe au pays, le prochain retrait de sa pension du gouvernement.

Durant cet entretien, j’avais à diverses reprises, remarqué dans la bouche du vieux