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Lords de la Trésorerie et le Secrétaire d’État pour les colonies pour le temps ont été les seuls législateurs ; et les Agents Provinciaux du Secrétaire Colonial, responsables à lui seulement, ont été les seuls exécuteurs.

Le système des États-Unis paraît combiner toutes les principales conditions de la plus grande efficacité. Il est uniforme dans toute la vaste confédération ; et est inaltérable, si ce n’est par le Congrès, et n’a jamais été considérablement changé ; il rend facile l’acquisition de nouvelles terres, et cependant, par le moyen d’un prix, il restreint les concessions aux besoins actuels du colon ; il est si simple qu’on le comprend facilement ; il pourvoit à l’arpentage soigné des terres et prévient les délais inutiles ; il donne sur le champ un titre sûr ; il n’admet aucun favoritisme, mais il distribue la propriété publique entre toutes les classes et personnes sur un pied de parfaite égalité. Ce système a produit une somme d’immigration et d’établissement dont l’histoire du monde n’offre aucun autre exemple ; et il procure aux États-Unis un revenu qui a été, terme moyen, d’environ un demi-million par an, et qui a monté une fois dans douze mois à quatre millions sterling, ou plus que toutes les dépenses du gouvernement fédéral.

Dans les colonies de l’Amérique Septentrionale, il n’y a jamais eu de système. Plusieurs méthodes ont été mises en usage, et cela non seulement dans les différentes colonies, mais dans chaque colonie en différents temps, et dans la même colonie dans le même temps. Il paraîtrait que les objets, qu’on a eus en vue étaient de produire la plus grande diversité et les changements les plus fréquents. Il n’y a eu de l’uniformité qu’à un égard. Partout a eu lieu la plus grande profusion, de sorte que dans toutes les colonies, et presque dans toutes les parties de chaque colonie, le gouvernement a aliéné plus et beaucoup plus de terres, que les concessionnaires n’avaient dans le temps et n’ont encore de moyens pour les défricher et mettre en culture ; et cependant dans toutes les colonies, jusqu’à dernièrement, et encore maintenant dans quelques-unes, il est ou très difficile ou presque impossible à une personne sans influence d’obtenir des terres publiques. Dans toutes les colonies, et dans quelques unes d’entre elles à un degré qu’on ne croirait pas, si le fait n’était établi par des témoignages irrécusables, les arpentages ont été plus ou moins inexacts, et les limites et même la situation des biens sont incertaines à proportion. Partout des délais inutiles ont harrassé et exaspéré les requérants ; et partout, je suis fâché, mais forcé de le dire, a plus ou moins prévalu un grossier favoritisme dans la disposition des terres publiques. Je n’ai mentionné qu’une partie des maux, griefs et abus, dont les sujets de votre Majesté dans les colonies se plaignent justement, comme découlant de la mal-administration de ce département. Ces maux restent encore tout-à-fait sans remède, la plupart des griefs sans redressement, et il y a beau-