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regardent le gouvernement impérial ; et la détermination des Français jointe à la tendance des Anglais à chercher un remède à leurs présens maux intolérables dans les chances d’une séparation de la Grande-Bretagne. Les maux du Bas-Canada n’admettent pas de délai ; la forme existante du gouvernement n’est qu’une subjugation temporaire et forcée. La constitution récente est une constitution dont ni l’un ni l’autre parti ne souffrirait le rétablissement, et qui a si mal opéré qu’aucun ami de la liberté ou de Pondre ne saurait désirer voir la province soumise de nouveau à son influence pernicieuse. Quelle que coït la difficulté de trouver un remède, l’urgence en est certaine et évidente.

Je ne crois pas non plus que la nécessité d’adopter quelque mesure large et décisive pour la pacification du Haut-Canada, soit du tout moins impérieuse. Le rapport que j’ai donné des maux qui existent dans cette province, fera voir que je ne les considère nullement comme étant de nature à être irrémédiables, ou même susceptibles d’aucun remède, qui n’effectuera pas un changement organique dans la constitution existante. On ne peut nier, en vérité, que la continuation du grand nombre de griefs pratiques que j’ai décrits comme étant des sujets de plainte, et, surtout, la résistance déterminée à un système de gouvernement responsable qui donnerait au peuple un contrôle réel sur sa propre destinée, ont, jointe à l’irritation causée par la dernière insurrection, induit une grande partie de la population à jeter des yeux d’envie sur la prospérité matérielle de leurs voisins des États-Unis, sous un gouvernement parfaitement libre et éminemment responsable ; et dans le désespoir d’obtenir de tels avantages, sous leur institutions actuelles, à désirer l’adoption d’une constitution républicaine, ou même l’incorporation dans l’union Américaine. Mais je suis porté à croire que ces sentiments n’ont pas fait de progrès formidables ni irréparables ; au contraire, je pense que tous ceux qui sont mécontents, et surtout les réformistes du Haut-Canada, attendent avec beaucoup de confiance les résultats de ma mission. Les différents partis pensent que lorsque l’affaire aura été franchement mise devant la mère-patrie, ils obtiendront facilement les changements désirés dans la politique de leur gouvernement ; ils sont maintenant tranquilles et loyaux, je pense ; déterminés à en passer par la décision du gouvernement impérial, et à défendre leurs biens et leurs pays contre la rébellion et l’invasion. Mais je ne puis m’empêcher d’exprimer la croyance où je suis, que c’est le dernier effort de leur patience presque épuiser, et que le désappointement de leur attente en la présente occasion détruira pour toujours leur espérance de