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rale de tout pays libre et civilisé encouragera les aspirants, il doit être de tout gouvernement sage, d’en favoriser le développement légitime. Si, comme on le dit généralement, les maux de ces colonies ont, en grande partie, été fomentés par l’influence de personnes rusées et ambitieuses, on remédiera plus facilement à ce mal en ouvrant aux désirs de ces personnes, un but qui dirigera leur ambition dans la voix légitime d’avancer leur gouvernement plutôt que de l’embarrasser. En créant de hautes situations dans un gouvernement général et responsable, nous aurons immédiatement les moyens de pacifier l’ambition turbulente et d’occuper dignement et noblement des talents qui ne s’exercent maintenant qu’à fomenter le désordre. Nous devons faire disparaître de ces colonies les raisons auxquelles la sagacité d’Adam Smith sut attribuer la séparation des provinces qui composent maintenant les États-Unis. Nous devons trouver les moyens de placer ce qu’il appelle : « l’importance des hommes marquant dans la colonie, » au-dessus de ce qu’il appelle fort bien, « les petits lois de la mince loterie d’une faction coloniale. » Une union législative générale élèverait les espérances d’hommes capables. Ils ne jetteraient plus avec jalousie leurs regards chez leurs voisins, mais ils verraient qu’ils ont les moyens de satisfaire leur juste ambition dans les hauts emplois de leur judiciaire et de leur propre gouvernement exécutif.

L’Union des différentes Provinces ne serait pas moins avantageuse pour faciliter leur coopération dans tous les objets d’un intérêt commun, dont le besoin est maintenant bien sérieusement senti. Il se trouve à peine un département du gouvernement qui ne demande pas à être mieux régi, ou qui ne le ferait pas mieux, s’il était sous la surveillance d’un Gouvernement Général ; et lorsque nous considérons les intérêts politiques et commerciaux qui sont communs à toutes les provinces, il parait difficile de s’expliquer pourquoi on ne les a jamais divisées en gouvernements séparés, puisqu’elles étaient toutes partie du même empire, qu’elles sont sujettes à la même Couronne, gouvernées presque par les mêmes lois et usages constitutionnels ; habitées, à l’exception d’une, par la même race ; contiguës et immédiatement voisines les unes des autres et bornées sur toute la frontière par le territoire d’un état puissant et rival. Il paraîtrait que tous les motifs qui ont amené l’union de diverses provinces dans un seul état, existent en faveur de la réunion de ces colonies sous une même Législature et un même Exécutif. Elles ont les mêmes relations avec la Mère-Patrie et avec les nations étrangères. Lorsque l’une d’elles est en guerre, les autres le