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sont pareillement, et les hostilités faites par une attaque sur l’une, doivent nécessairement compromettre le bonheur des autres. Ainsi, la dispute entre la Grande-Bretagne et l’état du Maine, ne parait concerner que les intérêts du Nouveau-Brunswick et du Bas-Canada, à l’un desquels le territoire réclamé doit appartenir ; mais si une guerre se déclarait à ce sujet, il est très probable que le gouvernement Américain, choisirait le Haut-Canada comme le plus faible et le plus facile à attaquer. Une querelle à l’égard des pêches de la Nouvelle-Écosse amènerait les mêmes conséquences. Une union pour la défense commune contre des ennemis étrangers est le lien naturel qui relient ensemble les grandes sociétés du monde, et la nécessité d’une telle union n’est nulle part plus nécessaire qu’entre toutes les Colonies.

Leurs relations intérieures fournissent d’aussi grands motifs en faveur de l’union. Les postes sont en ce moment sous la direction du même établissement impérial. Si, en cédant aux demandes raisonnables des Colonies, on plaçait sous le contrôle des Législatures provinciales, la régie d’une matière aussi purement d’intérêt local, et le revenu qui en proviendrait, il serait encore à propos que la direction des postes dans toute l’Amérique britannique du Nord fût placée dans un seul établissement général. De la même manière, telle est la grande influence sur les autres provinces des arrangements adoptés pour la disposition des terres publiques et pour la colonisation d’aucune des colonies, qu’il est absolument essentiel que ce département du gouvernement soit conduit sur le même système et par une seule autorité. Toutes les colonies sentent fortement la nécessité de réglements communs pour le fisc ; et un établissement commun de douane les délivrerait des entraves à leur commerce qui sont causées par la levée des droits sur toutes les transactions commerciales qui se font entr’eux. Le système monétaire et des banques est sujet aux mêmes influences dans toutes les colonies, et devrait être régi par les mêmes lois. On désire généralement l’établissement d’une monnaie commune à toutes les colonies. En effet, je ne connais aucun département du gouvernement qui n’y gagnerait pas beaucoup, en économie et en efficacité, s’il était placé sous une commune direction. Je ne proposerais point d’abord, de faire d’altération aux établissements publics actuels des diverses provinces, parce qu’il serait mieux de laisser les changements nécessaires à faire au gouvernement uni ; et les établissements judiciaires ne devraient certainement pas être dérangés jusqu’à ce qu’une Législature future put pourvoir à leur rétablissement d’après un plan uniforme et permanent. Mais mê-