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résultats remarquables de méthodes améliorées de colonisation dans d’autres parties de l’empire Britannique ; en partie sur les propositions délibérées d’un Comité de la Chambre des Communes ; et enfin sur l’opinion favorable de tout homme intelligent dans les colonies dont j’ai pris l’avis. Ces moyens, il est vrai, entraînent un changement de système considérable, ou plutôt l’adoption d’un système là où il n’y en avait aucun ; mais cela, si l’on considère le nombre et la grandeur des erreurs passées et le présent état économique misérable des colonies, semble être plutôt une recommandation qu’une objection. Je ne me flatte pas qu’on puisse faire tant de bien sans efforts ; mais en faisant cette suggestion comme en faisant les autres, j’ai présumé que le gouvernement et la Législature Impériale apprécieraient la crise actuelle dans les affaires de ces colonies, et qu’ils ne reculeraient devant aucun effort nécessaire pour les conserver à l’empire.

J’ose espérer qu’en adoptant les diverses mesures que je recommande, on peut arrêter les maux de ces colonies, et assurer leur bien-être futur et leur connexion avec l’empire Britannique. Je ne puis, comme de raison, parler avec une entière confiance du résultat certain de mes suggestions, car il semble que c’est presque pousser l’espérance trop loin que d’espérer que l’application tardive du remède même le plus hardi guérisse des maux si anciens et si étendus ; et je sais aussi qu’autant dépendra de la vigueur et de la prudence consistantes de ceux qui auront à la mettre à effet, que de l’excellence de la politique suggérée. Les maux profondément enracinés du Bas-Canada demanderont une grande fermeté pour être guéris. Ceux du Haut-Canada qui me paraissent provenir entièrement de simples vices dans son système constitutionnel, disparaîtront, je pense, par l’adoption d’un mode plus sain et plus consistant dans l’administration. Une source de confiance pour nous, c’est la réflexion que nous n’avons encore à recourir qu’à des remèdes très simples, pour la première fois ; et nous pouvons ne pas désespérer de gouverner un peuple qui véritablement jusqu’ici n’a connu que très imparfaitement ce que c’était que d’avoir un gouvernement.

Je n’ai pas fait mention de l’émigration sur une grande échelle, comme d’un remède aux maux politiques, car je suis d’avis, que jusqu’à ce que la tranquillité soit rétablie, et, qu’on ait la perspective d’un gouvernement stable et libre, les émigrés ne seront pas enclins à aller au Canada, et peu en tous cas s’y fixeront. Mais, par les moyens que j’ai suggérés, ou par d’autres, on peut rétablir la paix, créer la confiance, et établir un gouvernement populaire et vigoureux. Je compte sur l’adoption d’un système judicieux de colonisation comme une barrière effi-