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11 l’ut un des précurseurs dans cet ordre. Nous citerons : Neue Beitràge zur Erlâuterung der persepolitanischén Kcdsclirift (Hanovre, -1837) ; Neue Beitràge zur Erlâuterung der babylonisclien Keilschrift (Hanovre, 1840). Il a en outre composé des ouvrages très estimables sur l’ancienne Italie : Rudimenta linguce umbriacœ (Hanovre, 1833-38) ; Rudimenta linguœ oscœ (Hanovre, 1839), et enfin Zur Géographie und geschichte von Altitalien (1840-42).

Karl-Ludwig, archéologue et historien allemand, lils du précédent, né à Francfort le 22 déc. 1807, mort à Hanovre le °27 oct. 1874. Comme archéologue, il s’est occupé principalement de numismatique et d’épigraphie romaines. Nous citerons ses ouvrages iutitulés : Die Minizcn der griechischen, partischen und indoskythischen Kônige von Baktrien und dex Landern am indus (Hanovre, 1839) ; lmperium romanum tributim description (1863) ; Die Stempel der rômischen Augenârztc (1867) ; Chronologische Anordnung der athenischen Silbermûnxen (1872) ; il a en outre dispersé dans divers recueils des études sur les légions romaines. Ses recherches d’histoire sont consignées en grande partie dans Zcitschrift des historischen Verehis fur Nicdersachsen (1850-74).

GROTESQUES (Art). Il faut bien se garder de donner au mot grotesque le sens de burlesque, qu’on serait tenté de lui attribuer, et de croire que ce ternie, appliqué à des peintures décoratives, sous-entende un parti pris de fantaisie et de caprice confinant à l’exagération. A la fin du xv c siècle, à Rome, lorsqu’on découvrit, à la suite de fouilles, certains monuments antiques, ceux qui les dirigeaient, ou seulement y assistaient, trouvèrent, quand les tranchées furent pratiquées et qu’on les eût laissées pendant quelque temps béantes, qu’elles avaient l’apparence de grottes, de cavernes. Les fouilles, poussées avec plus d’activité, firent découvrir sur les murs, le long des frises, ou, décorant les piliers, des peintures auxquelles, par extension du mot grotta, on donna le nom grottesche. Ces peintures sont composées d’arabesques (V. ce mot) qui, dans leurs capricieux enroulements, donnent naissance, tantôt à des corps humains, à des corps d’animaux, réels, chimériques ou formés d’éléments hétérogènes, tantôt à des grappes de Heurs ou de fruits, tantôt, enfin, à des assemblages d’objets de formes bizarres ou inattendues. De l’imitation de ces peintures, notamment de celles des Thermes de Titus et de Livie, découvertes à Rome, les artistes de la Renaissance tirèrent le plus heureux parti. Toutefois, ce ne fut qu’un réveil, car ce système de décoration avait été employé durant le moyen âge : dans la Haute-Italie, on avait découvert quantité de monuments anciens que les artistes ou les ouvriers d’alors imitaient à l’envi. Mais ce n’est qu’au xvi e siècle que les peintres ombriens, tout d’abord, songèrent à introduire dans la décoration d’édifices civils ou religieux les gracieuses arabesques qu’ils avaient étudiées, copiées, en présence même des modèles antiques, modifiées ensuite à leur gré et appropriées aux surfaces à couvrir. Sculpteurs, peintres, architectes y trouvèrent leur compte, et Vasari dit même, en parlant des grotesques de Jean d’Udine, qu’elles étaient [dus grandes, plus riches, plus pleines que celles de l’antiquité. Jean d’Udine les compléta d’après des règles plus justes et y ajouta des figures telles qu’on ne les voit ni à Rome ni ailleurs.

Le Pérugin introduisit des grotesques dans la décoration du Cambio à Pérouse (1500) ; mais c’est surtout à Raphaël et à ses élèves que l’on doit l’essor et le plein épanouissement de ce système. Les galeries des Loges du Vatican en sont entièrement couvertes, et , depuis 1 813, préservées des intempéries par des vitres qui en assurent la conservation. Dans ces galeries, dues à la collaboration de plusieurs artistes de l’époque (V. Raphaël), Jean d’Udine moula les stucs et peignit les décorations oji les grotesques abondent. A la Libreria de Sienne, on retrouve les ornements en grotesque, autour des belles fresques de l’inturicchio ; à la galerie des Ufjjîzi, les corridors qui donnent accès dans les salles de peinture sont aussi décorés de la même façon par Rcrnardino Poccetti (fin du xvi c siècle). Les décorations en grotesques se sont vite répandues en Flandre, en France : les architectes, les sculpteurs, les peintres ont puisé à cette source intarissable ou toutes les imaginations trouvaient à s’abreuver. Notre célèbre architecte J. Du Cerceau (V. ce nom) en inventa de charmants. Modèle de grotesques, par Du Cerceau.

Au xvii° siècle, en France, elles redevinrent plus particulièrement à la mode : les compositions de Jean Berain (V. ce nom) en font foi et prouvent surabondamment que les vieilles peintures des Thermes de Titus n’ont jamais été oubliées. Ch. Galbrun.

Bibl. : Vasari, Le Vite, éd. Mîlanesi. — E. Mûntz, Raphaël ; Paris, 1881. — Gkuyer, Raphaël et l’antiquité ; Paris, 1864. — Mi.dakt, Fac-similé des œuvres de Jean Bêrain, dessinateur ordinaire de Louis XIV ; Paris, 1882.

— E. Mûntz, Hist. de l’art pendant la Renaissance ; Paris, 1889, 2 vol. — Ponce, Description des Bains des Titus ; Paris, 17tiC>.

GROTH (Klaus), écrivain allemand, né à Heide, dans le llolstein, le 24 avr. 1819. Il reçut d’abord une instruction très élémentaire dans l’école de son village, qui ne fonctionnait guère qu’en hiver ; puis il devint grellier du conseil de fabrique. Le rêve de sa jeunesse, qui ne fut réalisé que pendant un petit nombre d’années, était d’être instituteur. 11 entra, en 1838, à l’Ecole normale de Tondern, et y apprit beaucoup plus qu’il ne lui en fallait pour sa profession, s’occupant à la fois de philosophie et de sciences, de grec, de latin et de vieil allemand. Après trois ans, il fut mis à la tête d’une école de filles à Heide ; mais sa santé l’obligea bientôt à quitter ses fonctions, et il s’établit à Fehmarn (1847), où il écrivit ses premières poésies dans le dialecte des Dithmarses. En 1833, il se rendit à Kiel, attiré par les ressources littéraires qu’ollrait cette ville, et aussi par les bains de Diisternbrook. Puis il fit un voyage à travers l’Allemagne et la Suisse, s’arrêta à Bonn et à Dresde, et revint à Kiel (1857), où il devinl professeur de langue e1 littérature allcmandes( ! 866). L’université de Ronn lui avait décerné, en 1856, le titre