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GROVE — GRUBBE

1871, il exerça, à partir de 1875, les mêmes fonctions à la High Court of justice. Il avait reçu le titre de conseiller de la reine en 1833 et avait été créé chevalier en 187-2. Il est surtout connu par ses travaux sur les piles. Deux portent son nom : la première, à deux liquides, se compose d’un vase de verre rempli d’acide sulfurique, dans lequel plonge un cylindre de zinc amalgamé, et d’un vase poreux rempli d’acide nitrique, dans lequel plonge une feuille de platine recourbée ; la seconde, appelée par lui batterie voltaïque à gaz-, est constituée par deux éprouvettes renversées sur un bain d’eau acidulée et recouvrant chacune une lame de platine ; l’une de ces éprouvettes est pleine d’hydrogène et l’autre d’oxygène. On doit encore à Grove d’importantes recherches sur les causes de l’électricité, sur la conversion de l’électricité en puissance mécanique, sur l’action moléculaire des courants, sur le transport des particules dans l’arc voltaique, sur la gravure électrique des plaques dagueriennes, etc., etc. Outre une centaine de mémoires originaux parus de 1837 à 1868 dans le Philosophical Magazine, les Philosophical Transactions, VEIect rival Magazine, les Reports de la liritish Association, dont il fut président en 1866, les Monthly Notices de la Royal Astronomical Society , etc. , il a publié : On the Corrélation of physical forces (Londres, 1846, in— 8 ; 6 e éd., 4874 ; trad. franc, par l’abbé Moigno, Paris, 1856, in-8). Léon Sagnet.

Bibl. : Liste partielle des mémoires dus à Grove dans le Calai, of scienlif. papers of the Royal Society ; Londres, 1869 et 1877, t. III et VU, in-4.

GROVER (Henry-Montague), écrivain anglais, né à Watfort (Hertl’ordsiiire) en 1791, mort à llitcham le 20 août 1866. Solicitor à Londres, il exerça jusqu’en 1824, il entra ensuite dans les ordres et devint recteur d’Ilitcham dans le comté de Buckingham. On a de lui : Anne Boleyn (Londres, 1826, in-8), tragédie en cinq actes en vers : Socrates (1828, in-8), poème dramatique ; The History of the résurrection authenticated (1841, in-8) ; Analogy and prophecy, Keys of the Church (1846, in-8) ; Changes of the Pôles and Equator considered as a source of error in the présent construction of the maps and charts of the globe (18 48, in-8) ; Soundings ofantiquity (1862, in-8), etc.

GROZA (Sylvestre), littérateur polonais, né en Podolie en 1794, mort en 1849. 11 a publié surtout des romans et des nouvelles : Récits de Podolie et d’Ukraine (Vilna, 1842) ; le Mariage de M. Justinien (id., 1846) ; le Comte Scibor, etc. — Son frère cadet, Alexandre, né en 1807, mort en 1875, a publié des drames et des poésies et rédigé des recueils périodiques : la Rusalka (1837-1842) ; le Denier de la Veuve (1849). Ses œuvres principales sont : Poésies (Vilna, 1835 et 1843) ; Smicinski, nouvelle en vers ; Tableaux ukrainiens, recueil de nouvelles (Vilna, 1855) ; Wladyslaw (id., 1848 et 1858) ; Hryc’, drame en cinq actes (id., 1858) ; Pan Twardowski (Brody, 1872). Il a aussi écrit quelques ouvrages pédagogiques. Alexandre Groza appartient à l’école dite ukrainienne. C’est un poète de second ordre. Ses drames sont fort inférieurs à ses poèmes. L. L.

GROZON (Groso, Grossium, Grosonum). Corn, du dép. du Jura, arr. et cant. de Poligny ; 661 hab. Il existait à Grozon des sources salées dont l’exploitation remonte aux temps les plus reculés, ainsi que le prouvent les nombreuses médailles gauloises et romaines, les statuettes, vases et autres objets antiques que son sol a rendus. Des restes d’édifices importants, des colonnes, des bas-reliefs, des mosaïques, des marbres, des tombeaux ont été mis au jour et offrent la preuve incontestable que ce lieu possédait à l’époque gallo-romaine de riches habitations. Plusieurs routes s’y croisaient et permettaient d’expédier dans toutes les directions les produits des salines. L’exploitation se continua au moyen âge et jusqu’au traité de 1369, passé entre la comtesse de Bourgogne, Marguerite, et les personnes ayant droit à des parts de sel, et en vertu duquel la grande saunerie de Salins devant fournir tout le sel consommé dans la province, celle de Grozon fut « effondrée ». Grozon avait tenu jusque-là un rang distingué parmi les villes de la Franche-Comté ; on y comptait trois églises paroissiales, un [irieuré, un hôpital et une maladrerie ; il était habité par trente ou quarante familles de gentilshommes et était le chef-lieu d’un bailliage secondaire. La suppression de la saline le ruina si complètement qu’il ne comptait plus que quarante ménages en 1412. Il avait appartenu aux comtes souverains de Bourgogne et fit partie du domaine direct du prince jusqu’en 1715, où il fut vendu à la famille Moré.il.

— L’exploitation d’une mine de sel gemme a été autorisi’e à Grozon par ordonnance du 12 avr. 1845. A. Vayssiéri’. GROZYEULX (Comte de) (V.Emmery).

GRUAMONTE, architecte et sculpteur italien du xu e siècle. C’est un de ces nombreux artistes toscans du moyen âge, architectes de talent et détestables sculpteurs. Gruarnonle travaillait à Pistoja. Il est malaisé de déterminer quelle est sa part dans la construction des églises de Sant’Andrea et de San Giovanni Fuorcivitas, mais il a signé de son n et daté de l’an 1166 les grossiers bas-reliefs a sujets bibliques dont leurs portes sont décorées. Bibl. : Crowe et Cavalcaselle, Storia délia Pittura in Italia, 1875, t. I, p. 179. — Morrona, Pisa illuslrala, 1812, t. II.

GRUAU (V. Farine et Meunerie).

Pain de gruau (V. Boulangerie).

GRUAU, dit de La Barre (Modeste), magistrat français, né à La Châtre en 1795, mort à Breda (Hollande) en 1872. Procureur du roi à Mayenne, il s’était signalé par son zèle contre les menées des partisans du faux Louis XVII. Effrayé par la révolution de Juillet, il abandonna son poste et s’enfuit en passant la rivière à gué. Destitué, il se fit inscrire au barreau du Mans. Esprit exalté, il se dévoua corps etàme à la cause fa Naundorff (V. ce nom) qui lui donna le titre de comte et le nomma son conseiller privé. Il croyait obéir à une mission providentielle et écrivait : « Heureux pour moi-même d’être l’appui d’adversités surhumaines... je dus me considérer comme prédestiné à consacrer tout mon être à l’orphelin royal délaissé, renié par tous, trahi par ceux qui se dirent ses amis tant qu’ils espérèrent son triomphe. » De fait, le faux duc de Normandie n’eut pas de sectateur plus loquace, plus téméraire et plus fidèle. Il avait réuni un amas énorme de documents pour plaider sa cause devant l’opinion. Ce fatras, qui fut publié après la mort de Naundorff sous le titre de : Intrigues dévoilées ou Louis XVII, dernier roi légitime de France (Rotterdam, 1846-48, 3 vol. in-8), composé de documents apocryphes, de contes ridicules, de mensonges historiques, d’assertions hasardées, a été la source où ont puisé depuis tous les partisans de Naundorff et notamment Jules Favre pour sa fameuse plaidoirie de 1830. Gruau continua à publier des ouvrages en faveur de son ancien maître jusqu’au jour ou, devenu tout à fait fou, il eut l’idée de se proclamer lui-même Louis XVII, roi de France et <’e Navarre. Il couvrit d’atliches les murs de Breda, ou il s’était fixé et envoya au comte de Chambord une brochure ou il exposait ses droits. Le comte n’en fit que rire et refusa d’abdiquer au profit de son cousin. Citons de Gruau : En politique, //ninl de justice (Breda, 1851, in-8) ; la Vérité au duc de Bordeaux (1 859, in-8) ; Non, Louis XVII n’est pas mort au Temple (Bruxelles, 1858, in-8) ; le Royal Martyr du xix e siècle (Paris, 1870, in-8) ; h Branche ainée des Bourbons (1871, in-8). Sous le pseudonyme d’Eliakim, il a écrit : les Visions d’haïe et la nouvelle terre (Rotterdam, 1854, in-8) ; l’Evangile primitif ’(1860, in-8) ; les Italiens, la Politique et Rome (1860, in-8). R. S.

Bibl. : L. de La Sicotière, les Faux Louis XYII, dans Revue des questions historiques, 1882, 2. GRUBBE (Sivert), mémorialiste danois, né à Lystrup (Sélande) le 6 mars 1566, mort le 27 mars 1636." Il fut chargé de nombreuses missions à l’étranger et, en qualité de premier secrétaire de la chancellerie (1595-1603), il