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GRUE - GRUEL

6 tonnes au maximum. On dispose souvent les grues roulantes de façon qu’elles puissent non seulement élever, mais aussi peser les fardeaux ; c’est ce qu’on appelle la grue roulante dynamométrique. A cet effet, la poulie sur laquelle passe la chaîne ser-

Ç,- vant à soulever le

fardeau porte aussi

une romaine équi-

librée. On peut en-

core citer les grues

roulantes Nepveu ,

communément em-

ployées sous les

halles à marchan-

dises. Ici, le chemin

de roulement de la

grue est supérieur

et placé dans la char-

pente de la halle ; il

est formé de deux

fers à I assez rap-

prochés et disposés

parallèlement aux

fermes ; il supporte

un chariot à quatre

roues auquel s’attache au moyen d’un fort boulon la poulie sur laquelle s’enroule la chaîne portant un crochet ; le corps de la grue est équilibré par un contrepoids et repose sur le sol par un galet.

Un quatrième genre de grues comprend les grues roulantes. Une telle grue se compose, en général, d’un chariot portant un treuil ordinaire ou à vapeur et pouvant se mouvoir sur un chemin de roulement fixé à la partie supérieure d’une charpente. Celle-ci,.» son tour, peut être fixe ou recevoir un mouvement qui la déplace dans le sens transversal. A l’intérieur des ateliers, on emploie des treuils dont la charpente roulante est une simple plate-forme marchant sur deux rails installés eux-mêmes sur des murs ou sur des piliers fixes. Ces appareils ne présentent, d’ailleurs, aucune particularité qui mérite d’être signalée. Les véritables treuils roulants qui s’emploient en plein air, dans les gares de chemins de fer ou sur les quais des ports, pour le bardage des pierres et pour le chargement des fers ou des bois en grume, d’une grande longueur et d’un poids considérable, comprennent, outre le treuil proprement dit, qui se déplace sur une plate-forme

supérieure, deux

bâtis verticaux,

écartés de 8 ou de

■H m., supportant

cette plate-forme et

roulant au moyen de

galets sur deux files

de rails saillants.

Les treuils, d’une

puissance de 20

tonnes, récemment

installés pour le ser-

vice des fers à la

gare de La Chapelle,

sont mus par la va-

peur et sont cons-

truits entièrement

en tôle ; le méca-

nicien est posté dans

une guérite vitrée,

à mi-hauteur, latéralement à l’un des montants de la charpente, et de là il manœuvre la machine à chaudière verticale qui opère le déplacement de la charpente, la translation du treuil et la rotation du tambour de ce treuil. On construit depuis quelques années des grues électriques, c.-à-d. manoeuvrées par une machine dynamo-électrique qui tourne sous l’action d’un courant électrique produit par une autre machine dynamo-électrique placée à une certaine distance de l’appareil de levage ; c’est un cas particulier de la transmission de la force par l’électricité. Ainsi la fonderie de canons de Bourges possède une grue roulante destinée à soulever et transporter des matériaux dont le poids peut atteindre 40 tonnes. Les organes mécaniques de translation et de soulèvement qui composent cette grue sont actionnés par un moteur électrique d’une puissance d’environ I 2 chevaux-vapeur installé sur le bâti et recevant un courant de 400 volts et 30 ampères, fourni par un générateur dvnamo-électiique établi à une centaine de mètres de distance. On pourrait citer encore beaucoup d’autres exemples. Les appareils que l’on nomme grues d’alimentation ou grues hydrauliques, mais qu’il faut bien se garder de confondre avec les appareils de levage, mus par la force de l’eau, servent à l’alimentation des tenders des locomotives dans les gares et les stations. Une grue se compose essentiellement d’une colonne verticale en fonte creuse, à la partie inférieure de laquelle arrive l’eau sous pression d’un réservoir voisin. Un robinet supérieur, mis à la portée du mécanicien qui le manœuvre sans descendre de sa machine, lui permet de remplir la bâche d’eau du tender au moyen d’un raccord en toile qui vient s’ajuster dans un entonnoir au-dessus de cette bâche à eau. Il y a des grues qui sont surmontées d’un réservoir en fonte ; mais, outre que ce réservoir ne peut jamais avoir une très grande capacité, il a le défaut de faire reparaitre, en partie, l’inconvénient auquel on veut remédier par l’installation de grues à la place de réservoirs ordinaires, qui masqueraient la vue le long des voies. L. Knab.

IV. Archéologie militaire. — Sorte de pont-levis qu’on jetait autrefois d’une tour mobile sur le rempart ennemi.

— Machine de guerre qu’on employait pour faire brèche dans les remparts et qu’on appelait également corbeau (V. ce mot). — Instrument de supplice usité dans les places de guerre et qui consistait en deux barres de fer verticales, formant à la partie supérieure une sorte de carcan ; on disait : mettre un soldat à la grue. Biiîl. : Ornithologie. — Degland et Gerbe, Ornilh. europ-, 1867, t. Il, 2« éd. — A. Milne-Edwards, Recherches pour servir à l’histoire des Oiseaux fossiles des terrains tertiaires de la France, 1869-1871, t. II, p. 24 et pi. 75 et 76. — G.-R. Gray, H andlist of Gênera and Species of Birds, 1871. t. III, p. 24. — Brehm, Vie des animaux, éd. l’ran< ;., Oiseau*, par Z. Gerue, t. II, p. 673. GRUEBER (Bernhard), architecte et écrivain d’art allemand, né à Dœnauworth en 1800, mort à Schwabing, près de Munich, le 12oct. 1882. Elève de l’Académie de Munich, il y devint professeur à l’Ecole polytechnique, et occupa une chaire analogue à l’Ecole polytechnique de Prague (1844-1874). Architecte-archéologue, il se signala dans la restauration des nombreux monuments du moyen âge. On a de lui : Verglcichcnde Sammlung fur christliche Baukunst (Augsbourg, 1841) ; Allgemeine Baukunde (Berlin, 1803, t. I seul) ; Die Kaiserburg in Eger (Prague, 1864) ; Die Kathedrale des heiligen Veit und die Kunstthœtigkeit Karls IV (Prague, 1809) ; Die Kunst des Mittelalters in Bœhmen (Prague, 1871 ) ; Die Elemente der Kunstthœtigkeit erlaûtert (Prague, 1875). GRUEL (Guillaume), chroniqueur français, né vers le commencement du xv n siècle, mort après 1474. Il était issu d’une famille de petite noblesse, originaire de l’arr. de Saint-Malo. Il passa au service d’Arthur de Bretagne, comte de Bichemont, vers l’époque où ce prince fut nommé connétable de France (1423). Il suivit Richemont dans la plupart de ses campagnes, vécut dans son intimité, resta auprès de lui quand il devint duc de Bretagne, et mourut entre 1474 et 1482. G. Gruel a laissé une biographie de son maître. Cette chronique s’étend de 1393, date de la naissance de Bichemont, à 1458, année de sa mort, mais la première partie, jusqu’en 1423, très peu développée, a beaucoup moins d’importance que la seconde. Gruel parait n’avoir^écrit qu’après la mort du connétable. On peut lui reprocher une admiration excessive pour son héros, mais