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sur le seuil des portes les voisines caquettent à leur aise.

Ce sont deux vieilles, une grande, une courte. La courte, toute ridée, a la peau comme du bronze. C’est une grosse femme à l’air bon enfant, à la lèvre moqueuse, à l’œil fin. Sa jupe ample est d’indienne fleurie, aux dessins effacés. Ses cheveux sont lisses et retenus dans un chignon bien tourné.

L’autre, la grande, habillée avec un peu plus de recherche, porte autour du cou un bout de fine dentelle blanche. Sa taille est élancée et gracieuse. Elle revient du jardin, où elle a sarclé dans les choux. Sous son chapeau de paille noire orné d’une fleur défraîchie, qu’elle est jolie avec son petit visage rose et duveté, pareil à une pêche trop mûre !

Comme entrée en matière il est toujours question de la température.

— Beau temps !

— Oui, pensez-vous s’il fait beau ! Ça va bien dans les jardins. Espérons que ça va durer.

— Changement de propos, avez-vous vu passer le mariage, la Rose à François L. avec le plus vieux chez Josaphat B. ? Croyez-