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LÉGENDES GASPÉSIENNES.

cloche charmeuse, du haut de son clocher à jour, tintait doucement l’angélus dans la paix des soirs. Une longue chapelle montrait ses larges vitraux tout inondés de soleil, et la route poudreuse où sont les lointains inconnus, touchait au grand mur de ce couvent. Aux alentours s’étendaient les riches plaines, les bois ombreux et les exquises petites savanes toutes parfumées et bruissantes de cris d’oiseaux…

C’est là que vivait la petite Sœur Anne, surnommée « la Sainte de la Communauté ». C’était un ange terrestre, un de ces êtres privilégiés qui semblent choisis par Dieu et bénis, et dont toute la vie laisse après elle un parfum impérissable. Son visage angélique avait quelque chose de divin, et son sourire était rayonnant comme le soleil lui-même. Elle se penchait sur toutes les souffrances, partageait son pain avec les pauvres, et ses mains s’ouvraient sans cesse pour faire le bien.

En outre des durs travaux qu’elle faisait de préférence, la petite Sœur Anne était préposée aux soins de la chapelle. C’est elle qui plaçait les fleurs