Page:Lamontagne-Beauregard - Légendes gaspésiennes, 1927.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
LÉGENDES GASPÉSIENNES.

les regrettent… Voici, à ce sujet, une charmante histoire qui fait partie du répertoire d’un aimable conteur de chez nous.

Celui qui racontait ces choses était un agréable vieillard, un peu rustaud, mais combien sensible et intelligent ! Il parsemait ses récits de souvenirs palpitants, et cette phrase originale revenait souvent sur ses lèvres : « Croyez-moi, croyez-moi pas, c’est la vérité que j’vous dis là ! » Elle revenait cette phrase, même au milieu de ses récits les plus fantastiques et les plus imaginaires… Et cela nous amusait beaucoup.

— « Écoutez moi çà, dit-il, vous allez voir comme il y a des animaux qui ont du « sentiment » ! Croyez-moi, croyez-moi pas, c’est la vérité que j’vous dis là ! »

Mon père, un « gros habitant » de la paroisse de X, possédait les plus beaux troupeaux du village. Il avait de nombreuses vaches à lait bien grasses, bien belles, ainsi qu’un grand nombre de moutons à la laine épaisse et blanche. Il était de ces habitants d’autrefois