Page:Lamontagne-Beauregard - Légendes gaspésiennes, 1927.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
62
LÉGENDES GASPÉSIENNES.

lui était réservée… Cette fille d’adoption qu’il aimait comme ses propres filles, et qui était la dernière joie de sa vie, cette petite, si aimable et si douce, allait lui être enlevée… Il ne répondit pas d’abord, il était suffoqué… Ces trois mots : « C’est notre enfant » le frappaient en plein cœur… La surprise était terrible…

Un silence effrayant suivit. Puis, la femme, voyant que personne ne répondait, continua d’une voix émue : « C’est notre enfant. On la croyait mangée par les loups, mais l’autre jour je l’ai vue passer dans le village, et je l’ai reconnue. Regardez sur son épaule gauche, elle a une marque de naissance. Oui, c’est mon enfant ! » reprit-elle d’une voix plus forte où tremblait une impatiente tendresse. Des larmes commençaient à jaillir de ses yeux. Elle joignait maintenant les mains dans une muette prière, et son regard, débordant d’amour, ne pouvait se détacher du visage de son enfant. Il n’y avait plus à en douter, cette femme était bien la mère de Diana !

Le vieillard avait fermé les yeux.