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LA MOISSON NOUVELLE


Et dans ces jours de pleurs que le doute accompagne,
Brisé de trahison, de douleur, de péril.
Tu rêvais au soleil de la France et d’Espagne,
Et ton âme saignait sur le dard de l’exil…

Au fond du vaisseau noir battu par les tempêtes,
L’œil encore ébloui du jour qui se voila,
Parmi les flots dressés comme d’horribles bêtes,
Tu songeais au regard si pur d’Isabella…

Ton esprit magnifique, à l’ardeur éternelle,
Sombre, se replia dans les murs du passé
Le cœur plein de pardon, tu refermas ton aile,
Triste dans 1 ombre, ainsi qu’un bel oiseau blessé…