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UN CŒUR FIDÈLE

où la viande mijotait sur le feu. L’odeur des rôtis succulents se répandait par toute la maison. La cuisine débordait de plats, de chaudrons et de victuailles. Les femmes allaient et venaient autour des tables, la sueur au front, les yeux brillants et l’air satisfait. Le bruit clair de la vaisselle se mêlait aux rires et aux chants.

Élise Lafortune, la maîtresse d’école, chanta deux romances apprises dans les chansonniers français.

C’était une brune au teint mat, pas jolie, mais ayant de belles manières et des airs de grande dame. Elle avait, dans les campagnes, une certaine renommée de musicienne. Elle chantait un peu comme les artistes des villes, d’une voix soutenue et