Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
188
UN CŒUR FIDÈLE

En partant d’Amos il y a un grand bois qui finit plus. Je me suis informé, ils m’ont dit qu’il y avait un chemin, mais ils m’ont pas dit que ça prend une journée pour le traverser. Je savais pas cela, je suis parti le midi, et quand la « brunante » s’est mise à tomber, j’étais seulement à moitié chemin C’était pas un chemin de voiture, mais rien qu’un sentier de chasseur. Je voyais plus rien, là je me suis aperçu que j’étais écarté. J’ai eu peur. Les branches craquaient autour de moi. J’entendais crier les loups, je croyais à toute minute en voir arriver une bande sur moi. Je t’assure que dans ce temps-là, les heures sont longues ! C’était l’automne tard. Les gelées commençaient à glacer la terre, les pieds et les mains m’engourdissaient. J’avais des allu-