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UN CŒUR FIDÈLE

la terre n’avait pas perdu sa morne physionomie des mois de repos et de silence.

François Beaulieu plissa le front, repris d’un de ces accès de tristesse dont il était coutumier. Il était porté au découragement et voyait toujours les choses du mauvais côté. Son visage, marqué de longues rides, était sillonné en tout sens comme un champ labouré. Il avait toujours l’air fatigué et ses yeux avaient une expression de pessimisme qui ne changeait presque jamais.

La terre, encore dure, se livrait mal au soc de la charrue ; elle roulait en vagues cassées comme la mer aux jours de tempête.

— Si j’avais labouré cela à l’automne, dit-il, bien sûr que j’aurais mieux fait ! La