Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
UN CŒUR FIDÈLE

chaloupes se suivant. Souvent, ils ne rentraient qu’à la nuit tombante et Jean chantait toujours la même chanson, traduction populaire d’une vieille romance anglaise, dont le refrain était :

« Oui, oui, ma bien-aimée
Avec beaucoup d’amour,
Je t’attendrai toujours


Là-bas, à l’ombre du vieux pommier !… »

Parfois, la lune paraissait entre les arbres, et faisait sur l’eau de la rivière des dessins argentés. Sans savoir pourquoi, Jean Beaulieu flânait souvent ces soirs-là, près de l’eau lumineuse sous les reflets de la lune. Et son cœur joyeux chantait comme la rivière harmonieuse. Il était à l’âge des