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UN CŒUR FIDÈLE

des branches. Ce fut la poussée des rêves d’amour dans l’odorante chaleur des nuits.

Les jours, les semaines passèrent, Jean et Marie ne se voyaient qu’un peu chaque jour, se parlant sur la route ou près du seuil de leurs maisons, mais ces courtes entrevues suffisaient à remplir leur pensée et à peupler leurs souvenirs.

Donc, après le mois de mai, le mois de juin arriva, apportant des bouffées de vent tiède et la fraîche senteur des bourgeons mûrs. Les branches plièrent sous leurs feuilles ; les oiseaux chantèrent dans l’épaisseur des buissons, et mille plantes commencèrent à surgir dans la plaine. Le vent du sud persistant, la sécheresse se fit menaçante pour les champs. Les prévisions allaient leur train. Les uns parlaient d’une grosse