Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
UN CŒUR FIDÈLE

Elle préparait le lit des enfants pour la nuit et plaçait la vaisselle du souper dans l’armoire. Puis, reprise d’une douce obsession elle allait s’asseoir sur le vieux banc où Jean l’attendait.

Ce vieux banc rappelait tout un passé : il se trouvait entre deux saules, vieux survivants d’une luxuriante végétation.

Autrefois, en effet, la maison des Dumont s’ouvrait sur un jardin magnifique, débordant de géraniums, de rosiers et d’épaisses touffes de cerisiers sauvages. Une haute clôture de petites planches blanchies à la chaux entourait alors le coin verdoyant. Mais les arbustes s’étaient étiolés l’un après l’autre ; les fleurs, la clôture avaient disparu. Il ne restait plus qu’un petit lilas aux feuilles éparses et les