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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

fonde, pour troubler la sérénité de sa vie. D’affreuses visions venaient ajouter à sa tristesse ; elles lui retraçaient sans cesse les scènes sanglantes dont sa maison avait été frappée, et lui montraient dans l’avenir de nouvelles séries de malheurs pour ceux qui portaient le nom de Guidi.

En vain, auprès de Luigi Doria cherchait-elle un refuge contre les fantômes de son imagination ; en vain, par un redoublement de prières et de bonnes œuvres, essayait-elle de désarmer le ciel ; la religion comme l’amour n’avaient que des menaces pour son cœur. Au milieu de ce conflit de sensations diverses, et dans le tourbillon des fêtes, des enchantements de tout genre, elle voyait toujours la fatalité inhérente à sa race s’offrant à elle, comme un spectre impitoyable.

Un soir, seule dans les jardins du château