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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

vénéneux, un instinct secret l’en avertissait. C’était donc peine perdue que de tenter de se débarrasser de lui.

Des bruits étranges couraient à ce sujet ; on se racontait dans les métairies, dans les humbles maisons des chapeaux noirs du lieu, et avec autant de mystère, chez les hobereaux de la contrée, que, cinquante ans auparavant, le fils aîné du marquis de Foix avait disparu, âgé de trois ans six semaines. Longtemps après, son corps avait été retrouvé dans une caverne, la poitrine fendue ; on en avait ôté le cœur, et près du cadavre s’élevait un autel de marbre portant une inscription romaine qui le dédiait aux dieux infernaux ; dans le creux, parmi des charbons éteints, et répandant une odeur infecte, on crut voir le reste de ce cœur plus qu’à moitié consumé.

Les restes de l’héritier du marquis furent