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souvenirs d’un fantôme

Je me rétablissais de plus en plus ; j’essayai un matin ce que mes nerfs pourraient faire, et je ployai une barre de fer épaisse d’un pouce. Je vis avec plaisir que mon mal était passé. Le temps venait de dire adieu à mes hôtes ; il m’en coûtait de les quitter en leur laissant la bourse bien garnie, car il y avait de l’or caché dans leur escarcelle, et en abandonnant une petite servante, fraîche comme une rose, élancée comme un beau roseau ; je la reluquais de l’œil, et elle rôdait avec plaisir autour de moi. Je fixai enfin l’heure de ma retraite à minuit, et en la compagnie de la jeune fille que je décidai à partir avec moi.

À minuit donc je me levai de mon grabat, et allai à tâtons vers le lit où le vieillard devait être, et je fondis sur lui à coups de couteau ; il ne sourcilla pas : je balançai si je n’en ferais pas autant au reste de la fa-