tous les miens ; je venais ici pour vous commander, mais vous me subjuguez, donnez-moi des ordres, votre esclave les exécutera. »
Un propos pareil fit disparaître le mouvement de crainte qui s’était élevé dans l’ame de la jeune Toulousaine ; elle examina attentivement celui qui se présentait à elle et lui dit : « Je vous croyais plus laid que vous n’êtes, vous n’êtes pas beau pourtant, mais on vous avait peint à moi comme un monstre.
— Vos prêtres qui me haïssent aussi et ne me connaissent pas, » reprit Satan, « me calomnient ; je suis malheureux plus que méchant, je vous assure ; et en preuve, c’est que je vous servirai à votre fantaisie, sans vouloir que vous vous donniez à moi. Pour débuter, permettez-moi d’ajouter à vos charmes. Vous vous croyez laide ; eh bien ! cela n’est pas plus vrai que ma prétendue scélératesse ; néanmoins on peut vous embellir, j’en prendrai