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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

leur facilita les moyens de l’entraîner hors de la ville.

On devait croire que nul obstacle ne contrarierait une pareille entreprise. L’orage continuait toujours son fracas ; les habitants de Lérici, renfermés dans leurs manoirs, n’avaient aucune envie de les quitter pour aller courir les rues ; aussi nul individu ne se présenta ; mais plus les chances étaient propices aux méchants, moins il fallait croire que les anges chargés de veiller à la conservation de Rosamaure se laisseraient vaincre en ce moment. Ce n’étaient pas leurs yeux que pouvaient tromper les profondes ténèbres, et leurs oreilles distinguaient facilement les cris des malheureux à travers les rugissements de la tempête ; ils semblaient sommeiller et par la main ils conduisaient un vengeur à la malheureuse Rosamaure.

Cette même nuit, le baron Jules, qui ha-