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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

auprès de Béatrix, s’aperçut enfin combien elle était digne qu’on lui rendit aussi de tendres hommages. Il aima sa cousine et souhaita ardemment de lui faire partager le sentiment auquel il s’abandonnait avec délice. Arthur n’osait point encore parier d’amour ; il cherchait seulement à se rapprocher non de Béatrix, mais de sa compagne. Il voulait intéresser Marçilie à le servir, et sans cesse il trouvait un nouveau prétexte pour l’aborder, dans la pensée qu’elle lui serait favorable. Une conduite si nouvelle ne tarda pas à être remarquée par les deux secrets prétendants au cœur de l’orpheline. Olivier en éprouva tout à la fois du plaisir et de l’inquiétude. Il voyait, par l’amour prétendu d’Arthur, son amour anobli ; car enfin il ne serait pas le seul à rendre justice à cette belle personne, et en même temps il redoutait que son cousin ne parvînt à plaire, puisque,